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Été 2025 -"Châteaux et demeures remarquables de PUY L'ÉVÊQUE"

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« Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir. » UNESCO

Source :

  • Jean LARTIGAUT : (1925-2004) Historien médiéviste : PUY L’ÉVÊQUE au Moyen Age –

  • Jacques MAYSSAL : PUY L’ÉVÊQUE - Découverte et mémoire de mon village

  • Conseil Général du Lot : Les archives de Pierre – Les églises du Moyen Âge dans le Lot –


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L’HISTORIEN ET L’ARCHÉOLOGUE.

Les documentations textuelles étant rares et avares de détails, l’" historien de l’architecture " a besoin de s’appuyer sur l’« archéologie du bâti » (méthode d’analyse archéologique des monuments qui s’emploie à documenter toutes les phases d’une construction) pour identifier les bribes de vestiges subsistant du Haut Moyen Age.

Depuis les années 1990, l’archéologie vient enrichir la documentation matérielle mais la superposition des aménagements successifs ne facilite pas la lecture des niveaux les plus précoces. Le remploi de structures antiques fut fréquent et il est difficile de préciser les étapes de construction d’un édifice.


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A PUY L’ÉVÊQUE précisément, la quasi-absence de documentation écrite ne permet pas de dresser un état de connaissance sur la mise en défense du castrum ni sur l’évolution des résidences élitaires.

Ces lacunes documentaires ont interdit à Lartigaut d’aborder l’histoire de PUY L’ÉVÊQUE avant le XIIIe siècle et d’en éclairer tous les aspects aux XIVe et XVe siècles. Le « Castel del pug ou del pech, anciens noms de PUY L’ÉVÊQUE , ne sort de l’ombre qu’à la fin du XIIIe s, grâce aux annales d’un notaire.

L’histoire de PUY L’ÉVÊQUE, son essor économique et démographique et son évolution architecturale sont liés à la rivière Lot dès le Moyen Age. L’importance stratégique de cette voie de navigation n’a pas échappé aux pouvoirs civils et religieux du Quercy qui conclurent des accords pour faciliter la navigation « au long cours » et contrôler la circulation des marchandises.


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Pierre sculptée de XVe siècle ayant inspiré le blason de PUY L’ÉVÊQUE


LES ÉLITES D’UNE VILLE image2, Epo2025

Le terme d’élite évoque une supériorité sociale qui s’est mise en place au temps de l’essor des villes et achève de se constituer durant l’apogée urbain. Sont apparues successivement la dominance de l’argent du XIIe au milieu du XIVe siècle, puis la dominance du pouvoir et de la culture du milieu du XIVe à la fin du XVe siècle et au-delà.

La capacité militaire, la propriété foncière, la noblesse, la solidarité de famille, la richesse, le savoir et la culture constituaient un tremplin vers le pouvoir. Le membre d’une élite urbaine devait disposer au moins de 2 de ces éléments de puissance pour exercer le pouvoir ; le couple le plus caractéristique étant le couple marchand-juriste.

L’Eglise disposait aussi d’une double puissance : elle faisait partie des élites et elle fournissait une idéologie.

Le bon fonctionnement des consulats et la gestion de communautés urbaines en pleine expansion nécessitaient la participation d’hommes qui élaboraient et connaissaient le droit. Avec plusieurs siècles d’avance sur les pays du nord de la France, les villes du Midi se sont dotées de “chartes” contenant leurs droits, coutumes et privilèges. L’instauration de consulats dans les campagnes méridionales a été à peu près concomitante avec l’établissement des notaires.


EXTRAIT de « LES ÉLITES URBAINES MÉRIDIONALES AU MOYEN ÂGE, XIe-XVe siècles, par Maurice BERTHE, médiéviste français (1935 -2015).

Les bourgs castraux ont longtemps conservé leurs milites. Dans le castrum de Puy-l’Évêque, la longue période 1280-1500 est celle d’une cohabitation entre des chevaliers puis des damoiseaux et des marchands. Pour la fin du XIIIe siècle, les sources dénombrent 17 familles de milites castri, presque tous adoubés. Autour de la famille-pivot des del Pech, qui portait le nom du castrum où ils devaient être très anciens, 5 ou 6 familles possédaient leur hostal au Puy et constituaient d’autres lignées anciennes. Mais d’autres familles étaient d’implantation plus récente. Ils étaient presque tous apparentés et formaient comme une « bande de cousins ». Selon un processus que l’on retrouve dans tout le Midi, ces lignages chevaleresques du XIIIe siècle ont progressivement cessé d’exister aux XIVe et XVe siècles. Des 17 familles des années 1280, seuls les del Pech ont survécu jusqu’en 1500, 3 autres lignées se sont maintenues jusque vers 1450-1460. Toutes les autres s’étaient éteintes, 11 au XIVe siècle, 2 dans la première moitié du XVe. Ces vieilles familles ont été remplacées par 13 nouveaux lignages – nouveaux nobles et nouveaux venus. Côté burgenses, Puy-l’Évêque comptait à la fin du XIIIe siècle plusieurs dynasties de marchands, les Bordelhas, les Sudre, les Pugmega, les Martinhac, les Robert ou les Boycha.

Le testament de Guiral de Bordelhas révèle ce qu’était un patricien marchand de petite ville vers 1280. Il ordonne d’abord sa sépulture dans un tombeau à l’intérieur de l’église et prévoit des legs pieux pour les 134 prêtres présents à ses obsèques. Son patrimoine comprenait 8 immeubles, 2 groupes de maisons et 2 emplacements à bâtir dans le bourg et son barri, au moins 6 moulins, 6 jardins, plus de 6 vignes, des terres, des prés, des droits sur la paychiera dans le Lot, des cens, des biens aussi à Castelfranc. On sait peu de ses activités, sinon qu’il pratiquait le crédit, prenait à ferme des dîmes et participait à des aménagements du Lot. De la fin du XIIIe siècle à la fin du XVe, il n’est guère possible de suivre les destinées de ces familles bourgeoises. Les textes permettent seulement de connaître deux familles marchandes de la seconde moitié du XVe siècle. Les Bar, apparus au Puy dans le troisième quart du XIVe siècle et anoblis à la fin du XVe, étaient associés avec un Bar d’Agen et un Bar de l’Herm dans un consortium qui spéculait sur le fer du Quercy en Agenais et en Quercy ; les Bar du Puy comptaient aussi un prêtre qui avait reçu une formation juridique. Les La Roque étaient eux aussi marchands du castrum depuis la fin du XIVe siècle. En 1480, Hugues et Bernard de La Roque ont fondé avec un marchand de Cahors et un marchand de Montpezat une companha pour une durée de sept ans.


L’HABITAT DES ELITES

Dans le castrum ou à ses abords immédiats, les quartiers d’habitat aristocratique destinés aux seigneurs y sont prioritairement mis en place. Il y eut une extraordinaire diffusion de modèles de demeures « urbaines.

Les élites urbaines étaient des virtuoses de la mise en scène et des rites. Rien d’étonnant à ce que leurs résidences dont l’importance numérique était importante en France septentrionale, s’identifient souvent par un trait architectural distinctif : la présence d’une tour marquant leur valeur aristocratique dans le paysage urbain.



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EXPOSITION 2025

Taille, localisation, architecture, époque de construction, élégance et prestige ont été les arguments de sélection de notre association pour présenter finalement une 12aine de demeures remarquables, situées pour la plupart dans le site médiéval pittoresque et pour quelques autres édifiées stratégiquement à l’écart.

Les différentes demeures.

  1. L’église St Sauveur - image1, 1.Eglise

image1, Église


2.La tour - image1, 2.Tour

image2, Tour


  1. Lychairie Haute - image1, 3.LychairieH

image3, LychairieH


  1. Le castel Renaissance - image1, 4.LychairieB

image4, LychairieB


  1. Le château Bovila - image1, 5.Bovila

image5, Bovila

image5, Bovila2


  1. Le château Beauregard - image1, 6.Beauregard

image6, Beauregard1

image6, Beauregard2 - image6, Beauregard3


  1. La Maison Renaissance - image1, 7.M.Renaissance

image7, M. Renaissance


  1. Le moulin Pontonié - image1, 8.Pntonié

imag8, Pontonié


  1. Le domaine de l’Ameillée - image9, 9.L’Ameillée

image9, L’Ameillée


  1. Le château du Cayrou - image9, 10.Cayrou

imag10, Cayrou


  1. Le Méouré - image9, 11.Méouré

imag11, Méouré


  1. Le château de Bar - image9, 12.Bar

imag12, Bar



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Une vidéo d’une 20aine de minutes, conçue par deux puy l’évêquois : Stéphane LAHOUASSA assisté de Hélène GAURIER vante « l’architecture de notre belle cité de PUY L’ÉVÊQUE au passé rayonnant ».

Cette « flânerie cinématographique » loue les charmes du centre historique de PUY L’ÉVÊQUE, de ses ruelles étroites, de ses demeures les plus remarquables et de ses points de vue panoramiques sur le Lot et sa vallée.

Le cinéaste, grâce à la bonne maitrise de sa caméra embarquée sur un drone, nous offre de somptueuses images sous des angles novateurs :

  • l’approche aérienne de PUY L’ÉVÊQUE met en évidence les deux points culminants de la tour épiscopale et de l’église ainsi que leur séparation par le talweg.

  • Les séquences prises au ras du sol accordent un intérêt nouveau à des lieux qui nous sont communs.

Filmé intentionnellement en fin de journée, au moment où le ciel se pare de nombreuses couleurs, ce court-métrage offre une atmosphère apaisante et estivale en adéquation avec l’environnement, accentuée par le choix des musiques de fonds.

Cette “magie” pousse à la contemplation et au respect d’une civilisation qui a laissé ses empreintes dans les siècles passés.

Nous les remercions pour cette superbe réalisation, magnifique éloge de notre cité médiévale que vous pouvez visionner en cliquant sur ce lien :

https://youtu.be/ro_3nm14igY


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L’exposition est agrémentée d’oeuvres de quelques artistes locaux :

  • De peintures de André CORBOZ

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  • De tableaux brodés de Lili VANDUELE

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  • de céramiques de Véronique BONNET du Clos de la Salamandre.

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D’AUTRES OBJETS :

  • Outils de maçon, aimablement prêtés par un collectionneur. Ils contribuaient au travail de la pierre et à l’élévation de murs :

Fer à joints, truelle, massette, fil à plomb, niveaux, piquette, boucharde, sauterelle ….

  • Documents administratifs anciens sont également exposés. Le visiteur peut aprécier leurs supports, le style d"écriture manuscrite, le langage et les formulations de phrases à une époque antérieure.

image2, Doc



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LA RECONNAISSANCE D’UN SITE

Pour ériger de nouvelles constructions, il fut un temps où on rasait, sans état d’âme, d’anciennes bâtisses, elles-mêmes érigées sur un édifice dont il ne restait rien ou presque.

Le site actuel de PUY L’ÉVÊQUE a subi évidemment de nombreuses modifications au fil du temps mais il a conservé son « empreinte médiévale ». La reconnaissance d’un site, d’un monument, d’un art ou d’un savoir-faire forge une identité culturelle et permet de valoriser une civilisation.

Le vieux PUY L’ÉVÊQUE est un site inscrit depuis le 26 octobre 1944 au titre de la protection des monuments historiques pour lui conserver son aspect ancien et pittoresque.

Une partie du territoire communal a été placée en zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager par l’arrêté du préfet de région du 14 juin 1995. Cette zone de protection crée des contraintes pour la commune et pour les particuliers quand il s’agit de construire ou modifier l’aspect extérieur d’un bâtiment situé à l’intérieur de la zone protégée.

LE PATRIMOINE : UN HERITAGE A PRÉSERVER.

PERSONNAGES IMPORTANTS dans l’histoire du Patrimoine.

L’une des premières personnes à prendre conscience de l’importance du Patrimoine, fut le peintre Raphaël (1483 – 1520). En 1519, dans une lettre au pape Léon X, il supplie celui-ci de mettre fin au pillage des témoignages hérités de la Rome antique :

Je ne peux me rappeler sans grande tristesse que, depuis bientôt onze ans que je suis à Rome, une quantité de telles choses, tels la Meta, qui se trouvait via Alessandrina, l’arc Malaventurato, et tant de colonnes et de temples, ont été détruits, surtout par messire Bartolomeo della Rovere. Il faut donc, Très Saint Père, qu’un des premiers soucis de Votre Sainteté soit de veiller à ce que le peu qui nous reste de cette antique mère de la gloire et de la grandeur italienne - et qui témoigne de la valeur et de la vertu de ces esprits divins, dont encore aujourd’hui la mémoire exhorte les meilleurs d’entre nous à la vertu - ne soit pas arraché et mutilé par les pervers et les ignorants, car hélas on n’a cessé jusqu’à maintenant de faire injure à ces âmes dont le sang valut au monde tant de gloire.

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Raphaël (1483 – 1520)


En France, jusqu’à la Révolution française, la volonté populaire était de faire disparaitre les traces de la Monarchie et de l’Ancien Régime. Le patrimoine n’était pas perçu comme un bien à conserver mais comme un outil, une réserve de pierres pour satisfaire les envies des nouvelles générations.

En 1790, la Commission des Monuments, nouvellement instituée, fut suspectée de favoriser la survivance de l’Ancien Régime. Elle fut vite remplacée par la Commission des Arts.

Dès 1825, Victor HUGO préconise une « surveillance active des monuments » et suggère la création d’une protection légale :

Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait ; qu’on la fasse. Quels que soient les droits de la propriété, la destruction d’un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à ces ignobles spéculateurs que leur intérêt aveugle sur leur honneur .

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Victor HUGO (1802-1885)


En 1831, avec son roman : Notre Dame de Paris, Victor HUGO fait redécouvrir les chefs d’œuvre de l’art médiéval et notamment celui de l’art gothique. Il s’insurge contre le sort réservé aux monuments français. Un an plus tard, il reprendra son plaidoyer dans un article de la Revue des Deux Mondes : « Guerre aux démolisseurs ».


Le 23 octobre 1830, Ludovic VITET occupa le 1er poste d’Inspecteur général des Monuments Historiques, créée par François GUIZOT, ministre de l’Instruction Publique.

Le 27 mai 1834 et durant 26 années, Prosper MÉRIMÉE lui succéda, alerta l’opinion publique, recensa les monuments en sillonnant le pays, en sauva certains de la destruction.

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Prosper MÉRIMÉE (1803-1870)


Prosper MÉRIMÉE imposa le jeune architecte Eugène VIOLLET-LE-DUC (1814-1879) pour la restauration de Vézelay, puis de nombreux autres monuments mais également une ville entière : Carcassonne.

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Eugène VIOLLET-LE-DUC (1814-1879)



LA JOURNÉE DU PATRIMOINE

Désireux de familiariser le grand public avec les monuments historiques publics ou privés, Jack LANG, ministre de la Culture, lança, en 1984, la « Journée Portes ouvertes dans les monuments historiques ». Rebaptisée « Journées du Patrimoine » en 1992, elles attirent désormais des millions de Français et d’Européens le 3e dimanche de septembre.



LA PROTECTION DU PATRIMOINE

La notion de “patrimoine” est devenue désormais une réalité dont les fondements seront posés par la loi de 1913. La tâche est immense, et les destructions ou mutilations, dues aux guerres, alourdissent encore, un peu plus, cette mission.

En France, la Fondation du patrimoine, créée par la loi du 2 juillet 1996, est un organisme privé indépendant à but non lucratif dont la mission est de sauvegarder et valoriser le patrimoine français de proximité.

La direction générale des patrimoines, onstituée le 13 janvier 2010 à partir des directions des musées de France (DMF), des archives de France (DAF) ainsi que de la direction de l’architecture et du patrimoine (DAPA)est chargée de recenser, d’étudier, de protéger, de conserver et de valoriser le patrimoine architectural, mobilier, urbain, archéologique, ethnologique, immatériel, photographique, de monuments historiques et de sites patrimoniaux, de parcs et jardins et les richesses artistiques de la France.

L’UNESCO est le principal organisme de gestion du patrimoine classé, au niveau international. L’UNESCO se traduit en français par Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Cet organisme est né en réponse à la Première Guerre mondiale, dans le but de favoriser la cohésion internationale.



SOUS LE MOT « PATRIMOINE »

Le terme « patrimoine » renvoie à un ensemble de biens, matériels ou immatériels, ayant une importance historique, culturelle, artistique ou scientifique contribuant à l’identité et à la culture d’une société.

  • Le patrimoine matériel comprend les monuments, les œuvres d’art, les bâtiments historiques.

  • Le patrimoine immatériel recouvre les traditions orales, les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs.

Le patrimoine avec ses empreintes marquantes des siècles passés, représente les fondations d’une Nation. Il est le socle d’une identité collective, un héritage culturel commun riche et diversifié pour les générations futures. Il rend vivants les témoignages du passé. Les châteaux, les édifices religieux, les domaines, les jardins… sont les décors des villes et des campagnes et aussi une source d’attractivité touristique.


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L’église St Sauveur vue depuis le sommet de la Tour.