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Le Dr DEMEAUX - (1814-1886)

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Après avoir fait ses études à Paris, Jean Baptiste, Désiré DEMEAUX exerça sa profession à PUY L’ÉVÊQUE tout en s’impliquant dans d’autres secteurs d’activité. Sa vie atypique nous est révélée dans 2 documents conséquents fournis par sa descendance.

Sources :

  • Dr BERGOUGNIOUX : Bulletin de la Société des Études du Lot.

  • Dr DEMEAUX : Chemin de Fer - Embranchement sur Cahors - Quelques réfllexions.

  • Jacques MAYSSAL : PUY L’ÉVÊQUE, Découverte et Mémoire de mon village.

  • Alain DECAUX raconte l’Histoire de France.

  • Les archives du LOT -


Acte de naissance du Dr DEMEAUX. Il est né en 1814 à Issudel, hameau de PUY L’ÉVÊQUE - Archives du Lot :

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A titre indicatf :

La Révolution de 1789 amèna le rattachement à PUY L’ÉVÊQUE, des paroisses de Loupiac, Martignac, Courbenac et Issudel, d’une partie de celle de Cazes et de toute la presqu’île du Cayrou. Quelques années après , le 29 septembre 1816, naissait à Issudel, Jean-Baptiste, Désiré DEMEAUX.

A cette époque-là, le maire de PUY L’ÉVÊQUE s’appelait André Raymond DE GUISCARD, descendant de la famille DE GUISCARD, propriétaire du château de Bar situé dans la plaine de Courbenac.


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Témoignage de Monsieur Marc BURC (1884-1979), un descendant du DR. DEMEAUX.

La vie du Dr DEMEAUX est brièvement résumée dans ces quelques lignes, souvenirs qu’écrivit en 1975, Monsieur Marc BURC, à l’âge de 91 ans :

La ligne de chemin de fer de LIBOS-CAHORS fut très discutée. Le projet initial partait de LIBOS et se dirigeait vers FRAYSSINET, CAZALS, CATUS et CAHORS. Les habitants de la vallée du Lot protestaient et on faisait valoir que la valllée avait le Lot comme moyen de communication. Ce n’était pas valable car la navigation sur le Lot ne se faisait déjà plus. Heureusement PUY L’ÉVÊQUE avait un conseiller général qui était le Dr. DEMEAUX, né à GOTOUL.

C’était un républicain d’avant-garde. Il était le cousin de ma grand-mère. Comme docteur, il avait une grande réputation ; il est mort pauvre. Je n’avais que 2 ans quand il est mort ! C’est grâce au docteur que la voie de chemin de fer dessert la vallée. Avant, il y avait la diligeance avec des chevaux qui allait le matin à CAHORS et le soir ramenait les voyageurs. Encore, je me souviens que malgré le train, un vieux voiturier continuait à aller à CAHORS tous les jours.


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1. La biographie du Dr DEMEAUX

L’histoire, plus approfondie, du Dr DEMEAUX est parue dans le 1er facicule de 1913 du bulletin de la Société Française d’histoire de médecine - SFHM, fondée en 1902, société ayant pour but de contribuer à la sauvegarde et à la conservation de documents et témoignages du passé des sciences médicales.

Elle a été relatée par le Dr BERGOUGNIOUX, médecin principal de l’Armée en retraite et médecin chef de l’hôptial militaire de Toulouse pendant la guerre. Il était passionné par l’étude d’histoires médicales surtout dans le Quercy.



Quelques passage de l’Histoire entrecoupent le long récit du Dr BERGOUGNIOUX : Suite à la Révolution de 1789, le climat politique en France a été dans un désordre permanent et cela pendant près de 100 ans, période durant laquelle vécut le Dr DEMEAUX : les Français ont cherché éperdument quel était le meilleur régime, celui des amis de la Révolution ou celui des adversaires à la Révolution. Les uns détestaient Louis XVIII et restèrent toute leur vie, fidèles à leurs idées. Les autres, comme Victor Hugo, (au départ royalistes car croyant que les Bourbons allaient rendre à la France, la liberté que Napoléon lui avait ôtée) ont évolué ; ils ont été les plus nombreux.



De 1830 à 1848 :

Entre 1830 et 1848, la Monarchie de Juillet fut le nom donné au régime politique du royaume de France après la révolution dite des «Trois Glorieuses», les 27, 28 et 29 juillet 1830, elle succèda à la Restauration qui suivit la chute de l’empereur Napoléon Ier.

Louis-Philippe Ier (Bourbon) adopta de droit le nom de Louis XVIII en prétendant au trône. Il ne fut pas sacré roi de France mais intronisé roi des Français. Frère cadet de Louis XVI, il fit son retour en France après un exil de 23 ans aux Pays Bas , il avait alors 60 ans.

La Monarchie de Juillet, plus libérale que celle qui la précèda, était marquée par une renonciation à la monarchie absolue de droit divin (absolutisme). Louis-Philippe définit lui-même sa politique comme celle du « juste milieu ». Son régime s’appuya sur un suffrage censitaire élargi (Le suffrage censitaire était le mode de suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des impôts directs, appelé cens, dépassait un certain seuil, peuvaient être électeurs ), et sur la Garde Nationale bourgeoise. Sa politique extérieure en demi-teinte chercha à allier le reflet du prestige napoléonien et le souci de l’équilibre européen.


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De 1830 et 1848 : une époque caractérisée par le paupérisme :

  • Le milieu ouvrier :

Le chemin de fer fut à l’origine du prodigieux développement industriel qui se caractérisa durant tout le XIXe siècle. Jamais en France, les ouvriers ne furent aussi malheureux que dans la période comprise entre 1815 à 1848 : Pas de syndicat et la grève était sanctionnée de peines de prison.

Liée à l’industrialisation et à la concentration ouvrière, la misère chez les ouvriers était catastrophique : journée de 14 h, salaires à 0,20 franc par jour, travail incessant, pas de jour de congé dans la semaine ni même dans l’année, et ce uniquement pour subvenir à leurs besoins vitaux. Les ouvriers étaient à la merci des patrons.

Les conditions de travail des enfants étaient particulièrement déplorables malgré une loi sociale (rarement appliquée) de 1841 qui interdit le travail aux enfants de moins de 8 ans et le travail de nuit pour ceux de moins de 13 ans. Les 250 000 mendiants et les 3 millions de Français inscrits aux bureaux de bienfaisance constituèrent un réservoir d’insatisfaits.

Beaucoup d’hommes politiques, beaucoup d’écrivains avaient demandé avec force qu’on s’occupe du sort des ouvriers. Pierre LEROUX (éditeur, philosophe et homme politique français) revendiqua le “socialisme”, c’est à dire une plus grande égalité sociale.

  • Le milieu agricole :

En 1846, la récolte fut très mauvaise. L’augmentation des prix du blé, base de l’alimentation, atteignit un record durant l’été 1847 et provoqua la disette. Le blé ne put être remplacé par la pomme de terre qui causa, à cette époque, des maladies.
Le rendement de la vigne fut également médiocre, ce qui affecta à la fois le revenu des paysans exploitants et les habitudes de consommation des citadins.

  • Les conséquences : une crise économique et politique.

Le pouvoir d’achat baissa. Le marché de consommation intérieur ne progressa plus, entraînant une crise industrielle de surproduction. En 1847, le roi, qui avait 75 ans, devint de plus en plus autoritaire et oublia qu’il n’était là que pour représenter la continuité de l’État et non pour gouverner. Louis-Philippe, qui se voulait être le roi citoyen à l’écoute du pays n’a pas su — ou voulu — comprendre que le peuple français désirait élargir le corps électoral en baissant le cens (seuil d’imposition qui conditionne le droit de vote) et en établissant le suffrage universel.

En 1848, Louis-Philippe ou Louis XVIII maîtrisa mal les bouleversements sociaux nés de l’industrialisation et son règne s’achèva par d’autres barricades qui le chassèrent pour instaurer la “2ème République”.


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De 1848 à 1859 :

  • En 1848, la “2ème République” s’installa donc après une révolution. D’un seul coup, tous les Français, des légitimistes aux socialistes, se retrouvèrent unis pour proclamer le nouveau régime. La constitution prévit l’élection au suffrage universel d’une Assemblée Nationale et d’un président de la république.

Le 10 décembre 1848, Louis Napoléon Bonaparte, neveu de l’Empereur, fut élu pour 4 ans avec une énorme majorité.

  • Le 2 décembre 1851, 3 ans plus tard, Louis Napoléon Bonaparte, par un coup d’état, s’empara de la totalité du pouvoir et l’année suivante, il rétablit l’Empire et devint Napoléon III. Victor Hugo qui s’était opposé au coup d’état, s’exila.

La France, engagée en Crimée avec l’Angleterre gagna la guerre contre la Russie. L’Europe entière se réunit en congrès à Paris pour signer la paix.

En 1855, une exposition nationale démontra avec éclat que notre pays avait retrouvé sa prospérité. Sous Napoléon III, la France moderne, la nôtre était en train de naître : Louis Napoléon Bonaparte instaura dans la 2ème partie de son règne un véritable régime constitutionnel. La France devint un pays centralisé ; le pouvoir s’exerça à Paris, aux Tuileries ,lieu de résidence de l’Empereur et l’impératrice Eugénie.


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Le développement industriel, économique et commercial fit un bond en avant. Les réseaux routiers et ferroviaires s’accrurent.

Des fortunes immenses s’édifièrent en peu d’années avec le triomphe de l’industrie et celui de la machine, de la vapeur. De 1850 à 1870, le nombre de locomotives passa de 973 à 4 855 et celui des machines industrielles passa de 5 322 à 27 958.

La construction bénéficia de l’invention du “ciment”, on mit au point l’éclairage au gaz, la 1ère lampe à pétrole apparut en 1851, les fourneaux à gaz et les machines à coudre commencèrent à être utilisés dans les foyers. Les mines augmentèrent leur production de 160%. Le fer remplaça de plus en plus le bois.

Tous ces développements nécessitèrent des capitaux de plus en plus importants. L’activité de la Bourse s’accrut et plusieurs banques furent créées : la Société Générale et le Crédit Lyonnais.

Haussmann remodela Paris pour y améliorer la circulation. De grands magasins tels que le “Bon Marché”" facilitèrent les achats et contribuèrent à faire baisser les prix.

La fortune de la France s’édifia, elle put prêter aux pays étrangers et cela jusqu’en 1914.

  • En 1859, Napoléon III, suite à une guerre victorieuse en Italie, agrandit la France avec Nice et la Savoie.

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De 1859 à 1886 :

  • En 1870, la France déclara la guerre à la Prusse qui voulait placer un souverain allemand sur le trône d’Espagne. Les armées françaises se firent battre par les Prussiens. Napoléon, battu à Sedan, devint prisonnier. Le peuple de Paris s’empara du Palais-Bourbon et proclama la déchéance de Napléon III.

Victor Hugo, exilé à Guernesey, avait toujours dit qu’il ne rentrerait en France que lorsque Napoléon en serait chassé. Il arriva le lendemain à la gare du Nord sous les acclamations de 100 000 personnes criant : « Vive Victor Hugo! , Vive la République!

Les 3 années qui suivirent s’avérèrent chaotiques pour les Parisiens, avec la Commune qui ne dura que 2 mois et qui causa un nombre considérable de morts. Adolphe THIERS resta 3 ans à la tête de la France jusqu’au départ des troupes allemandes.

Le 29 janvier 1875, Henri Wallon, député gravit les marches de la tribune de l’Assemblée Nationale et prit la parole pour faire voter un texte : “Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et par la chambre des députés en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans ; il est rééligible”. En introduisant le terme de “Président de la République”, il proposa à ses collègues députés de renoncer à la monarchie à laquelle ils tenaient tant mais avec un avis partagé sur le choix du roi : le petit fils de Charles X, comte de CHAMBORD ou le petit-fils de Louis-Philippe, comte de PARIS.

La “3e république” fut alors fondée avec une voix de majorité en 1875. Elle se constitua un empire colonial à partir de 1880 avec Jules Ferry.


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2. Chemin de fer - Embranchement sur CAHORS

Ces " réflexions du Dr DEMEAUX" écrites par lui-même en 1861 portent sur le tracé à venir de la ligne de chemin de fer reliant Cahors à Paris.

Ces propos ont énormément influencé le choix du tracé de la ligne.


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Des honneurs locaux ont été accordés au Dr DEMEAUX:

• Conseiller d’arrondissement de canton,

• Conseiller général en 1862,

• Membre de la Commission départementale,

• Président de la Commission départementale,

• Chevalier de la Légion d’Honneur.


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Les grandes modifications dans PUY L’ÉVÊQUE durant l’existence du Dr DEMEAUX.

  • En 1839-1840 : Le premier ouvrage important pour les communications : le pont suspendu construit près de la Cale et inauguré le 28 mars 1840, il fut à péage mais la municipalité racheta la concession le 14 septembre 1883.

Jean Baptiste MERCIÉ était alors maire de PUY LÉVÊQUE et le sera jusqu’en 1876.

Ce pont était inscrit dans un axe nord-sud passant par le cœur du village mais la rue principale Saint-Sauveur ne pouvait pas supporter un trafic accru.

  • Vers 1845-1850, on perça la Grande Rue actuelle jusqu’à la place de la Truffière. Dans le même temps, on fit une rue haute depuis cette même place de la Truffière jusqu’au carrefour du Moulin-Haut pour relier Cahors à Fumel par la route impériale devenue nationale et maintenant départementale. On traça aussi une route pour relier le pont au carrefour du Moulin haut et enfin on relia la Grande Rue à cette route.

  • Dans les années 1860, on refit la Cale pour favoriser l’accostage des gabares et autres bateaux mais dans le même temps, on construisit le chemin de fer qui fit disparaître la navigation sur le Lot. Ce chemin de fer était prévu pour desservir Cahors qui n’était pas encore relié à Paris. La ligne raccordait Libos à la ligne Paris-Agen par Périgueux. Construite à partir du 1er avril 1868, elle fut mise en service le 20 décembre 1869.

Ces traversées ont bouleversé la physionomie des quartiers bas de PUY L’ÉVÊQUE.


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Plan de la traversée du Lot à PUY L’ÉVÊQUE de la ligne LIBOS - CAHORS- Archives du Lot-


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3. Les propos de Jacques MAYSSAL.

Ils sont relatés dans son livre : PUY L’ÉVÊQUE, Découverte et Mémoire de mon village dans le chapitre évoquant la toponymie des rues et des places :

Place du Docteur DEMEAUX : Médecin à PUY L’ÉVÊQUE, Jean - Désiré DEMEAUX (1814- 1886) en était originaire. Il fut conseiller général du canton de PUY L’ÉVÊQUE de 1861 à 1886. Il mena une action efficace qui se révéla déterminante dans le choix de la vallée du Lot pour le tracé de la voie ferrée reliant MONSEMPRON-LIBOS à CAHORS. Médecin très renommé, fort curieux des nouveautés scientifiques de son époque, il pratiqua la charité auprès des patients nécessiteux au point de finir sa vie presque pauvre. Sa veuve est décédée dans l’immeuble situé au n° 5 de la place portant son nom.

Hélas, une faute d’orthographe a modifié son nom depuis de nombreuses années déjà et la « place du Dr DEMEAUX » est devenue malencontreusement la « place du Dr DUMEAUX ».

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Localisation de la place du Dr DEMEAUX sur le plan du centre de PUY L’ÉVÊQUE - 2023 -


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Acte de décès du Dr DEMEAUX établi le 29 septembre 1886- Archives du Lot. Il reposerait, semble-t’il, dans une tombe sans épitaphe derrière l’église de PUY L’ÉVÊQUE.

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