preloader

Le pont suspendu de PUY L'ÉVÊQUE- Octroi et péage.

blog-image

Le 27 Septembre 1838, le roi Louis PHILIPPE publie une ordonnance royale pour construire un pont suspendu sur le Lot à PUY L’ÉVÊQUE.

LOUIS-PHILIPPE, né le 6 octobre 1773 à Paris en France et mort le 26 août 1850 à Claremont au Royaume-Uni, fut le dernier roi de France. Il a régné de 1830 à 1848 avec le titre de roi des Français.

image1, roi

Le 27 Septembre 1838, Louis Philippe a publié une ordonnance royale en faveur de la construction d’un pont traversant le Lot à Puy l’Evêque. Jusqu’à cette date, il n’y avait aucun pont sur le Lot entre Cahors et Villeneuve sur Lot. La traversée du Lot à Puy l’Evêque se faisait grâce à un passeur au niveau de la Cale.

Ordonnance royale de Louis Philippe

image2, Ord600



Par adjudication fixant les règles et les péages, les établissements BOUDET de Castelmoron en Lot et Garonne furent choisis pour construire le pont. Une concession de 46 ans leur a été octroyée pour la construction et l’entretien du pont, assortie d’un droit de péage permettant un retour sur investissement.

Adjudication fixant les barème de Péage, comprenant une trentaine de rubriques : piétons, animaux, charrettes… :

image3, Adj700

Exemple de coût du péage alors que le salaire moyen d’un ouvrier s’élevait alors à 2 à 3 F par jour :

  • Personne à pied chagée ou non : 5 Cts

  • Charrette à 2 roues et mule : 75 cts

Le pont de Puy l’Evêque fut l’un des premiers ponts suspendus en France. Il fut érigé pour que son tablier se situe au-dessus de la crue mémorable de 1783.

Trois ans avant l’échéance, le 14 septembre 1883, la concession a été rachetée par souscription. Ce fut un grand soulagement pour la population qui acceptait mal ce péage.


image4, Cartes600

  1. Le pont et son patelage en bois - 2. L’entrée du pont en 1904 - - 3. La crue historique de 1927 -


OCTOI ET PÉAGE.

Sources :

  • QUERCY Recherche.

  • Jacques MAYSSAL : “PUY L’ÉVÊQUE, découverte et mémoire de mon village”.

L’OCTROI

L’octroi est un impôt qui a fortement marqué les mémoires collectives, il est assimilé à tort au péage.

L’octroi était un impôt que percevaient les communes pour faire face aux dépenses qu’elles avaient engagées lors de l’aménagement d’un espace d’intérêt collectif et local. La Révolution a supprimé cet impôt très impopulaire le 1er mai 1791. L’effet fut immédiat : les communes privées de ressources n’engagèrent plus de travaux et fermèrent leurs hôpitaux.

Les octrois furent rétablis sous le consulat à partir de 1800 dans les communes de plus de 4 000 âmes et disparurent définitivement en 1948, remplacés par une taxe locale, elle-même détrônée par la TVA depuis le 1er janvier 1968.


LE PÉAGE

Le péage est une redevance perçue pour l’usage d’une route, d’un chemin, d’une rivière, d’un bac ou d’un pont.

Au cours de l’histoire, selon les lieux et les époques, le péage fut un légitime dédommagement pour ceux qui avaient entrepris et entretenu un ouvrage.

La loi du 4 mai 1802 (14 Floréal an X) permettait de confier la construction de ponts à des particuliers en contrepartie d’un péage. Le péage rémunérait l’adjudicataire des travaux après vérification de la qualité du projet. Il était en adéquation avec sa durée et son montant.

Ces modes de péages ont été supprimés au début du XXe siècle mais sont réapparus dans le Lot avec l’arrivée de l’autoroute.



PRINCIPE DES PONTS SUSPENDUS

Le principe des ponts suspendus reposaient sur :

  • des cables porteurs

  • des suspentes qui supportent le tablier et transmettent les efforts aux cables.

image5,Schéma600

Le gouvernement s’ingénia à faire construire les ponts par des compagnies privées. L’âge d’or des ponts suspendus se prolongea jusqu’à la 1ère guerre mondiale malgré l’apparition dès 1898 du ciment armé - dont il est dit que le facteur Cheval fut certainement le précurseur, procédé de construction utilisé pour édifier son “Palais Idéal”-. Dès lors, les bacs disparurent progressivement.

Les ponts suspendus présentaient plusieurs avantages :

  • ils permettaient le franchissement de grands intervalles jusqu’à 150 m, sans point d’appui intermédiaire.

  • ils s’élevaient bien au-dessus des eaux en période de crue responsables d’éventuels dommages au niveau des piliers.

  • leurs coûts étaient moindre que celui des ponts bâtis en pierre ou en béton.

image6,1927

Le pont suspendu lors de la crue de 1927.



LE PONT SUSPENDU DE PUY L’ÉVÊQUE.

Maître Jean Baptiste MERCIÉ, maire de PUY L’ÉVËQUE de 1839 à 1876 fut le principal initiateur des nombreuses modifications de l’urbanisme réalisées au XIXe siècle. La construction du pont suspendu et les modifications du réseau routier à ses abords en ont fait partie.

A PUY L’ÉVÊQUE comme presque partout dans le Lot, le pont suspendu ne comportait qu’une seule travée avec une seule voie charretière recouverte d’un platelage en bois. Un platelage est un plan de circulation composé de planches ou de madriers juxtaposés, de tôles ou de caillebotis, en particulier pour le tablier d’une passerelle ou d’un pont.

  • Le pont suspendu fut construit entre 1839 et 1840 en 17 mois et inauguré le 15 avril 1840.

  • Sa portée était de 112 m entre les sommets des obéliques porteurs et de 110 m entre les culées.

  • Les obéliques culminaient à 14 m au-dessus de la chaussée.

L’étroitesse du pont obligeait les cantonniers communaux à organiser une circulation alternée les jours de grande fréquentation comme, par exemple, les jours de foire.


LA CHARGE D’ÉPREUVE :

Le pont était soumis à une charge d’épreuve qui consistait à charger 200 kg de graviers par m2 de plancher pendant 24 heures.

A partir de la 1/2 charge, les graviers étaient répandus par un wagonnet roulant sur la voie en bois dans l’axe du pont qui se vidait lattéralement. Les manoeuvres étaient dirigées par les hommes tirant des cordes à partir de chaque rive, idem pour le déchargement des wagonnets.

Il pouvait arriver que le pont ne résiste pas et s’écroule sous la charge comme à Castelfranc en 1884.



LA GUÉRITE DE PÉAGE :

Sur la rive droite adossée à l’obélique amont, se dressait la maison du préposé au péage qui devint la maison du garde du pont, chargé de la surveillance et de l’entretien en surface de l’ouvrage. Cette fonction a disparu lors du renforcement du pont en 1931. La maison fut démolie en 1940.

image7,Guérite



En 1960, lors de la rénovation du pont suspendu, les trottoirs ont été remplacés par de passerelles extérieures rendant le pont moins étroit. Une nouvelle surface de roulement faite de plaques métalliques juxtaposées, orientées dans l’axe du pont, a été mise en place mais pas pour le bonheur les cyclistes.

image7,1987

Vue générale du pont en 1987 lors de l’enlèvement des rails du pont de chemin de fer.


  • En 1989, le pont suspendu, inadapté au trafic, a été démoli et remplacé par un pont à double voie avec piliers inauguré le 1er décembre 1990.

image8, 1989

Le pont suspendu en phase de destruction.



2017 - Le nouveau pont en béton et avec piliers, solitaire après la destruction du pont de chemin de fer -

image8, 2017